Après plusieurs années compliquées marquées par des baisses de prix et un marché en berne, l'immobilier résidentiel français montre des signes timides de reprise en 2025. Décryptage des tendances et des perspectives selon les experts de BPCE L'Observatoire.
Une reprise prudente du marché immobilier
En ce début d'année 2025, le marché immobilier résidentiel français semble sortir progressivement d'une longue période de morosité. Après avoir atteint un niveau plancher à l'automne 2024, les ventes de logements anciens enregistrent une légère reprise, encouragée notamment par une baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers à 3,2 % en mars 2025. Cependant, cette reprise reste très mesurée avec des volumes de transactions encore inférieurs à ceux enregistrés ces dernières années.
Cette amélioration modérée s'accompagne d'une stabilisation des prix. Sur certains marchés régionaux, on observe même une légère hausse des prix des logements anciens, notamment dans plusieurs grandes villes françaises. Ce phénomène traduit une résistance remarquable, soutenue par une meilleure transparence du marché grâce à une meilleure information sur les prix réels et la qualité des logements.
Néanmoins, cette reprise reste fragile face aux nombreuses incertitudes économiques et politiques, tant nationales qu’internationales. Le chômage, la fiscalité et l'inflation restent au cœur des préoccupations des Français, les incitant à adopter une attitude prudente vis-à-vis de l'immobilier.
Le secteur neuf toujours sous pression
À l'inverse, le secteur immobilier neuf demeure en difficulté. Les mises en chantier et les permis de construire sont à des niveaux historiquement faibles depuis plusieurs années. Le logement individuel, en particulier en secteur diffus, est particulièrement affecté par cette crise, passant de 53 % au début des années 2000 à seulement 23 % aujourd’hui.
Pour soutenir ce secteur en difficulté, le gouvernement élargit dès avril 2025 le dispositif du Prêt à Taux Zéro (PTZ) à tout le territoire national et à tous types de logements neufs. Cette mesure pourrait relancer modérément le secteur en stimulant notamment la construction de maisons individuelles et d’appartements en zones urbaines tendues.
Face à ces défis, les primo-accédants jouent un rôle crucial en soutenant la demande immobilière. Plus jeunes, actifs et souvent avec des revenus plus modestes, ils restent déterminés à réaliser leur projet d’achat immobilier malgré le contexte difficile. Très sensibles au PTZ, ils représentent désormais une part significative des transactions financées par crédit, aidant ainsi à maintenir une activité minimale sur le marché.
En conclusion, la reprise du marché immobilier en 2025 apparaît réelle mais limitée et fragile. Elle dépendra en grande partie des décisions économiques et politiques à venir ainsi que de l’évolution des taux d’intérêt et des conditions d’accès au crédit. Dans ce contexte incertain, investisseurs et acquéreurs devront rester prudents tout en saisissant les opportunités qui se présentent sur des marchés spécifiques.